«Dieu rend tortueuse la voie des méchants. »

Ça ne vaut pas la peine , à mon avis, que je m'attarde sur l'histoire de mes ancêtres. Ce qui compte, c'est moi, aujourd'hui, ainsi que les gens qui m'entourent. Ceux de ma famille qui m'ont précédés m'ont légués mon aspect physique: mon corps, mes traits. Ils ont certes influencés mes parents dans leur façon de m'éduquer, mais vraiment, mon caractère est purement contemporain.

Ma vie, elle a commencée lorsque je suis né, un point c'est tout.

Je me sentais dans l'obligation de vous le dire.


C'était une journée comme les autres lorsque Jane à annoncé à Matthew qu'elle était enceinte. Celui-ci avait gardé son expression impassible alors qu'un éclair d'ahurissement lui passa au fond des yeux. Bon, alors ils allaient devoir se marier maintenant. Ce n'était aucunement un problème, puisque Jane était de sang pur et que sa famille avait une très bonne réputation. Dans le fond, c'était idéal comme ça. Elle serait l'épouse parfaite: elle était jolie et il l'aimait bien. En fait, il l'appréciait plus qu'il ne l'aimait, vraiment. Mais à Vingt-huit ans, il sentait que le besoin de se marier se faisait pressant et qu'il ne pouvait pas vraiment attendre de trouver la bonne personne. De toute façon, il serait heureux avec Jane, du moins pour l'instant.


On vint le lui chuchoter à l'oreille: c'était un garçon. Une vague de soulagement envahit le corps de la jeune femme. Matthew allait être content... Ils avaient été indiscrets, tous les deux, jadis en cette nuit d'automne. Une petite escapade de la grande ville, un peu trop de whisky pur feu, une trop belle lune et oups, elle était tombée enceinte. Ils s'étaient mariés en vitesse, à Noël, dans le manoir familial ensevelit sous la neige.

Un bébé de juin. Un garçon.
Matthew allait être content.


« Mia, allez chercher votre frère s'il vous plaît.»

«Ok.»

Sans plus, elle glissa en bas de son tabouret, atterrit sur le plancher de cuisine et fit claquer la porte battante. Elle foulait l'herbe de ses petits souliers noirs, les jambes nues, les cheveux dans le vent. Une bonne petite de sept ans. L'âge de raison. Blonde comme le blé, le teint comme le lait. Elle trouva son frère dans le ruisseau, les pantalons et les manches retroussées, l'eau jusqu'aux mollets. Il lui fit signe de se taire et d'un geste brusque, il plongea ses mains dans les flots et les ressortit, détenant un poisson.

«AHA!»

Il se retourna, un sourire victorieux lui étirant les lèvres. Sa soeur n'était pas très impressionée. Elle était plutôt révoltée. Elle lança juste avant de s'enfuir:

«La cuisinière te veux. J'pense qu'elle sait que tu as volé les biscuits. Cette fois-ci je ne vais pas mentir pour toi.»

Mais elle allait le faire. Parce qu'elle aimait son frère. Parce qu'il était son frère.


C'est le temps de partir. Je ne suis
Pas comme les autres.
Moi, je ne veux pas y aller.
Moi, je ne veux pas partir.
Mon père... il secoue la tête.
Il me dit:
Il faut que tu partes.
Il me cache.
Le visage ruisselant de larmes.
Les autres qui partent ne me voient pas, pourtant.
Eux ils sont contents.
Eux ils veulent partir.
Mon père, il me cache.
Il met mes bagages dans le wagon.
Il s'en va, mon père.
Il est parti.
C'est mon tour.
Moi, je dois partir.
Loin.
Moi, il faut que je partes.
À Poudlard.

"Ce n'était pas à quoi je m'attendais. C'est... un bel endroit. J'aime ça. Je n'ai pas rencontré beaucoup de gens puisque je me suis surtout concentré sur mes études. Il n'y a pas beaucoup de sangs-purs. Mmmh? Non, il n'y a pas encore Malefoy. Il a un an de moins que toi. Il arrivera dans deux ans. Par contre, il y a Jacob Dragonneau, tu sais, le frère d'Artémis. C'est un type étrange, réservé, mais sympa quand même.
[...] Quand on brise les règlements, on peut avoir une retenue mais je n'en ai pas encore eue une. Il faut avouer que je me comporte mieux qu'à la maison.

Ce sera plus chouette quant tu viendras. Tu vas aimer ça, tu vas voir."

Il enveloppa sa petite soeur de son bras. Elle déposa sa tête sur son épaule et il posa sa tête sur la sienne. Enveloppés par une grande couverture, ils admirèrent l'arbre de Noël en silence.


"Il faut qu'on discute de quelque chose"

"Ça ferait changement..." soupira le jeune garçon.

"Écoute! Tu me dois un respect absolu. Je suis ton père, tout de même. Je n'accepterai plus ton comportement fougueux. Il est temps qu'on mette les choses au clair. Tu es assez vieux pour comprendre que nous venons d'une noble descendance..."

"Euh, ça je le savais à quatre ans. Je ne peux pas croire que tu aies attendu neuf ans pour me le dire officiellement."

"Tu ne devrais pas m'interrompre de la sorte. Bon, écoutes moi s'il vous plait! Puisque nous sommes de sang pur, et depuis la Grande Guerre, nous sommes plutôt dans l'ombre. Tous nos privilèges nous ont été enlevés. Mais cela ne nous empêche pas de garder notre dignité et notre honneur. C'est pourquoi il serait important que tu ne te rabaisses pas en étant ami avec des nés-moldus, ou bien avec des sorciers dont les familles nous ont disgraciés, tels que les Potter et les Weasley. Souviens toi de nos ancêtres, dans leur gloire incandescente..."

"Non."

"Quoi? Non quoi?"

"Non, moi, si je veux être digne et honorable, ça ne sera pas parce que mes ancêtres l'ont été. Ça va être parce que moi, je le veux. Si je ne veux pas parler aux nés-moldus, ça va être moi qui décidera pourquoi. C'est moi qui jugerai si les Potter et les Weasley nous ont réellement disgraciés. Ça ne sera pas pour toi. Ça ne sera pas pour nos ancêtres. Ceux-là, ils sont morts. Toi, tu ne connais pas ma réalité. C'est moi qui la vie. C'est moi qui décide. Je ne te dis pas que j'irai totalement contre tes volontés. Mais je n'accepterai pas qu'un autre que moi me dicte ma vie."

Sur ce, il se leva et sortit du bureau.