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 [Mission]Paris je t'aime !

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Obscuro Momentum
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Obscuro Momentum
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MessageSujet: [Mission]Paris je t'aime !    [Mission]Paris je t'aime !  Icon_minitimeLun 11 Mar - 13:57

Mission #2



• Location: Paris, France
• Date: 14 mars 2013


Fiche par Dakino Artsoul
La Mission
La ravissante Hobbes et la sublime Warrington ont su se dénicher un stage à l'étranger, abusant qu'un tantinet de l'influence de leurs familles. Il est question que de quelques jours, mais les deux jeunes filles ont su en profiter. Après de longues heures avec leurs jolis nez plongés dans de la politique étrangère, elles se sont retrouvées dans une boîte française, buvant peut-être un verre de trop. Bientôt, un bel étranger s'approche d'elles et les entraîne vers une allée obscure. Perdues, elle se retrouvent impuissantes face à leur kidnappeur et elles doivent bien lui obéir, sinon il pourrait facilement les faire disparaître, ayant prouvé être un sorcier très puissant.

Il leur confie une mission aux motifs quelques peu suspects, mais elles se voient forcées à l'exécuter et de toute manière, elle ne leur semble pas très dangereuse. Apparemment, l'étranger serait un agent qui tente de soustraire de l'information à un jeune clerc qui travaille pour quelqu'un dans le marché noir du monde sorcier. Celui-ci aurait en sa possession les précisions indiquant la location de la baguette de Sureau. Celle-ci n'aurait pas été détruite, mais bien cachée dans un coffre-fort quelque part en France. Les deux jeunes filles doivent user de leur charme et de leur agilité pour convaincre ce jeune homme de leur partager ses informations.


Agents
Alessandra Warrington, élève de sixième année à Serpentard, manipulatrice et froide, elle est capable d'user de sa ruse pour obtenir n'importe quoi. Elle sait se montrer charmante, mais sa beauté glaciale peut parfois être qu'un masque, dissimulant un intelligence tranchante.
Mia Flavia Hobbes, elle aussi élève de sixième année à Serpentard, elle possède certaines des qualités de son amie mais est capable de se montrer beaucoup agréable, beaucoup plus douce. Cela ne veut pas dire qu'elle est plus effacée, au contraire.
Gauvain De Villebrandt, 25 ans, est clerc pour une dame autrichienne qui circule entre les bras et les draps de sorciers puissants dans le marché noir. Celle-ci met facilement la main sur des documents top-secrets et les redistribue à sa guise, pour une somme modérée. Mais comme les documents poussiéreux en plus des fioles de parfum et de potions d'amour peuvent être encombrants, elle a engagé Gauvain, qui se montre aussi efficace que mignon. Celui-ci ne parle pas beaucoup, et ne dévoile rien sur son passé, mais puisqu'il réussit à survivre au monde brute dans lequel sa maîtresse se promène, cela dit quelque chose de son caractère, n'est-ce pas?
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Matthias J. Hobbes
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MessageSujet: Re: [Mission]Paris je t'aime !    [Mission]Paris je t'aime !  Icon_minitimeJeu 14 Mar - 10:38

[Mission]Paris je t'aime !  13031202363913389
Un rire coquin se fit entendre de l'autre côté de la porte, suivit d'une mélodie humée avec plaisanterie. À l'extérieur, un jeune homme attendait patiemment, accoudé sur une rampe, promenant son regard vers le vide donnant sur le rez-de-chaussée. Il se faisait vaporisé par la brume parfumée qui s'échappait d'en dessous de la porte de salle de bain, mais cela ne semblait pas le déranger. Certes, il était habitué à ce genre de comportement de la part de sa maîtresse: que pouvait-il attendre d'autre d'une femme d'intrigue? Les moqueries qu'elle lui lançait de derrière la porte étaient aussi taquines que celles d'hier et celles de la semaine passée et ne l'atteignaient point. Non, ce jeune homme la laissait faire, parce qu'il savait que dans quelques heures, ce serait elle qui endosserait le rôle de soumission. Elle jouerait à l'affable, la douce et l'inférieure au bras d'un tel sieur, ou d'un autre. Elle serait le bel objet, la mire de tous et puissante qu'en sa beauté et son silence. Gauvain aurait presque pitié d'elle s'il ne savait pas qu'elle était aussi agile au petit matin que pendant le reste de la nuit. Lorsqu'un fat roupillait grossièrement dans la chambre à coucher, elle introduisait ses fins doigts dans le bureau et dans les dossiers. Mais toujours, elle devait jouer discrètement, sinon elle pouvait tout perdre. C'est pourquoi il la laissait chanter à coeur joie lorsqu'elle prenait sa douche chez elle et ne faisait aucun commentaire sur son manque total de justesse.

«- Mein Liebe, tu as préparé le petit-déjeuné? Ah mais oui bien sûr, tu es toujours si diligent ! »

Le jeune brun esclaffa un sourire sur son visage, réagissant aux habitudes comiques de Mademoiselle. Elle ne voulait jamais qu'il lui réponde lorsqu'elle lui posait des questions futiles et s'entêtait à toujours formuler une réponse à sa place. Lorsque ça venait aux choses sérieuses, par contre, elle lui prêtait toute son attention. Gauvain savait bien qu'elle l'avait engagé premièrement que parce qu'elle désirait avoir un petit chien de manchon qui la suivait partout et qui se laisser flatter dans tous les sens du poils. Il occupait ce quelque fois par semaine, mais il s'était chargé de vite montrer à sa maîtresse qu'il savait faire des tours. Son sens inné d'organisation et de calcul machinal lui avait bien servi et Mademoiselle lui avait donné quelques trucs pour se débrouiller dans le sous-terrain de Paris. Ensemble ils produisaient une paire aussi terrible que sublime. Elle avec sa ruse et son rire cristallin capable d'envoûter n'importe qui, lui avec sa discrétion et son regard perçant qui lui permettait de toujours obtenir ce qu'il voulait.

«- Mein Liebe, tu as bien rangé les documents que j'ai posé sur ton bureau hier soir, à propos de...»

«- Oui Mademoiselle. Tout est en ordre.»

Elle sortit enfin de la salle de bain, vêtue que d'une robe de chambre en soie, exubant toute une sensualité qui avait le don de toujours émerveiller le jeune homme français. Ses riches boucles blondes rebondissaient sur ses épaules et cascadaient dans son dos. Ses pieds s'étaient déjà glissés dans des talons aiguilles et ses ongles étaient vernis de rouge. Elle prit le menton de son assistant entre ses doux doigts et lui posa un baisé sur la commissure de ses lèvres, s'envolant furtivement par la suite. Sa victime, quoique habitué à ce genre de remerciement, sentis sa peau frémir et ses pupilles se dilater. Nonobstant de cette réaction chimique, il afficha un visage impassible, prêt à débiliter l'horaire de sa dame. Celle-ci ne l'écoutait pas, mâchouillant des cajous et des figues en s'admirant une fois de plus dans le miroir. Certes, un peu de narcissisme peut lui être accordé, mais aussi un professionnalisme soigné, puisqu'elle gagnait sa vie grâce à ses atours et à son apparence. Elle s'exclama avec vivacité en apercevant une boucle brune parmi sa chevelure dorée. Elle sortit une petite baguette en bois d'olivier et la blondit tout de suite. Puis elle se retourna et se mit à rire puérilement. Ce comportement enfantin irritait Gauvain, mais il ne le fit pas savoir et se contenta de la laisser s'amuser seule. Il n'avait pas besoin d'être là pour témoigner de la folie de Mademoiselle.

Après s'être assuré que tout était en ordre dans la maisonnée, Gauvain enfila un léger manteau de pluie noir et quitta les lieux. Des nuages foncés grisaillaient le paysage, mais le soleil tentait de briller de toute ses forces derrière l'épaisse couvertures qu'ils lui endossaient. Le résultat était magnifique: le ciel était un champ de bataille. Le pavé scintillait de pluie fraîche et l'air était froid et humide. Les lunettes de soleils sur le nez, une main dans une poche, une cigarette au bout des lèvres, Gauvain marchait le long de la Seine, l'air heureux. Sa démarche était fine et posée, son pas ferme mais détendu, à l'aise. Il regardait son environnement et le reconnaissait, puisqu'il faisait cette promenade quotidiennement. Une simplicité élégante accompagnait chacun de ses mouvements, alors qu'à l'intérieur de sa tête, des schémas compliqués se dessinaient et des problèmes se présentaient à chaque carrefour. Gauvain feignait avoir une vie simple, seulement pour compenser pour son goût perfide pour les casse-têtes. il aurait put être n'importe quoi, s'il le désirait. Politicien, médicomage, historien, professeur, prophète, journaliste, photographe, auror. Mais il avait choisit d'être l'assistant d'une femme d'intrigue, maniant à la fois des viennoiseries et des fioles de parfum ainsi que des armes dangereuses et des documents top-secrets. En travaillant pour Mademoiselle il pouvait exécuter tous les métiers possibles. Avant, il n'aurait jamais cru pouvoir utiliser ses talents pour une même fin. Après un choix difficile, il s'était dirigé vers la médicomagie. Mais il avait suffit d'un regard bienveillant de la part de Mademoiselle pour tout foutre en l'air et la suivre jusqu'au bout du monde. Il n'en était pas amoureux, non et elle ne tenait certainement pas le rôle de sa mère. Mais elle comptait sur lui et lui voyait en elle la solution ultime pour son avenir. Les deux formaient un couple pas nécessairement interdépendant, mais plutôt plaisant et utile. Et le travail qu'ils accomplissait ensemble était le parfait mélange entre l'action, la réflexion et le divertissement.

***

Le ténébreux sirotait son bol de café au bar du café Momus en remplissant des mots-croisés lorsque deux jeunes demoiselles firent leur entrée dans l'établissement. Elles lui semblaient fatiguées dans toute leur splendeur et très jeunes, de la façon qu'elles se talonnaient mutuellement. Amies, certainement, mais pas le genre de filles qui se chuchotaient des secrets lorsqu'entourées d'étrangers. Elles savaient ce qu'elles voulaient lorsqu'elles commandèrent leurs boissons et s'assirent près du jeune homme sans apparente gêne. Elles discutaient ensemble, en anglais, de leur stage apparemment ainsi que de leur voyage de retour. Elles étaient des élèves du collège de sorcellerie Poudlard, en Écosse. Gauvain se dit que c'était bien étrange que deux jeunes filles aient eu une exemption d'école, surtout dans le climat politique tendu en Grande-Bretagne. Cela suggérait qu'elles étaient des filles de bonnes familles, capable d'exercer un certain pouvoir sur le système. Il sourit espièglement à ces pensées, se complimentant prématurément de ses bonnes déductions. Pour se satisfaire, il décida de questionner les jeunes filles.

« -Vos accents vous ont trahis, mesdemoiselles. Viendrez-vous d'Angleterre par hasard?»

Il s'était retourné suavement vers elles, employant tout le charme de son regard clair et franc, dans un anglais bien maîtrisé mais accablé d'un léger accent parisien.

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MessageSujet: Re: [Mission]Paris je t'aime !    [Mission]Paris je t'aime !  Icon_minitimeJeu 11 Avr - 8:17


    Paris. Pour le moment, Alessandra n’avait pu voir que les bureaux qu’elle arpentait de long en large pour son espèce de stage. Qui avait eu cette idée stupide, déjà ? Ses parents, très probablement. L’envoyer en France pour qu’elle se mette dans le bain de la politique étrangère, qu’elle étende ses connaissances et profite de ce que la capitale avait à lui offrir. Pas du point de vue d’une adolescente, non, ç’aurait été trop facile. Du point de vue d’une sorcière qui faisait partie d’une grande famille et qui n’avait pas d’autres choix que de faire ses preuves afin de trouver une haute place dans la noblesse anglaise. Quelle stupidité…

    La rousse se frotta les côtes en grimaçant, fermant les yeux un instant avant de les rouvrir précipitamment. Chaque fois qu’elle faisait cela, les flashs de la nuit de Noël lui revenaient en tête, faisant flamboyer la forêt et tordant violemment son corps dans une position inhumaine. Elle sentait la douleur déferler dans ses os, les entendait craquer et transpercer ses organes. Elle les sentait se reformer grâce à un sort, les sentait se figer dans sa chaire meurtrie. Elle se rappelait de la fin de la bataille, de la cuisante défaite qu’ils avaient reçue en pleine figure quand les deux embryons de babouins avaient réussi à transplaner. Puis c’était le noir. Le noir total. Sans bruit, sans qu’aucun sens ne lui serve à quoi que ce soit. Le calme, le noir, l’amblyopie puis la cécité complète. Les psychologues et certains scientifiques appelaient cela la privation sensorielle. D’autres le comparaient à une expérience de mort imminente. Elle appelait ça de la torture pure. Elle aurait préféré mourir plutôt que de rester plus longtemps dans une situation pareille, dans une incapacité de mouvement telle qu’elle l’avait été. Même son entrée dans la famille et les épreuves que cela impliquaient l’avait moins traumatisé que ce qu’il s’était passé après sa perte de conscience.

    Mademoiselle Warrington, vous êtes avec nous ? Nous savons que la journée est presque finie mais de là à ne plus prêter attention à ce que nous disons…

    Veuillez m’excuser.

    Les images se rétractèrent dans le petit tiroir qu’elle avait aménagé dans son esprit, laissant une sensation de vide dans ses pensées. Elle ne se rappelait même plus comment elle était venue jusqu’à la salle de réunion mais, de toute évidence, ses supérieurs ne l’avaient pas loupé. Le reste de l’après-midi passa tellement lentement que la rousse avait l’impression que quelqu’un s’amusait avec un retourneur de temps. Enfin, elle fut autorisée à sortir des quatre murs de l’établissement et elle se fit un plaisir de transplaner dans la chambre qu’elle partageait avec Mia, dans un hôtel de luxe dans le Vème arrondissement de Paris. Son amie n’était pas encore là, aussi sauta-t-elle sous la douche, profitant pleinement de l’eau glacé qui coulait sur son corps, plaquant ses cheveux rouges sur sa peau de porcelaine rendue encore plus claire par endroit à cause des cicatrices qui refusaient de s’effacer. Quand elle sortit de la douche, elle entendit la voix de Mia et se dépêcha de se préparer, laissant ses longs cheveux rouges goutter sur le sol mais s’enveloppant dans une serviette avant de sortir prendre ses habits et surtout, laisser la place à Mia.

    Dépêche-toi hein ! Ce soir, on sort.

    Après s’être séchée, Alessandra enfila une robe noire d’une grande simplicité et mit de jolies chaussures rouges, de la teinte exacte de ses cheveux. Cheveux qu’elle laissa boucler en de larges anglaises. Son maquillage se résuma en une touche de mascara sombre et un baume pour les lèvres légèrement brillant. Une fois que Mia la rejoignit, les deux amies sortirent bras-dessus bras-dessous en direction d’un café dont elles avaient entendues parler et s’installèrent à une table après avoir commandé leurs boissons. Elles commençaient tout juste leur discussion quand un jeune homme les aborda, leur demandant si elles étaient bien anglaises. Un léger mouvement de recul involontaire s’opéra chez Alessandra avant qu’elle ne prenne la parole.

    C’est exact. Et vous êtes ?...
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Mia Flavia Hobbes

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MessageSujet: Re: [Mission]Paris je t'aime !    [Mission]Paris je t'aime !  Icon_minitimeMar 16 Avr - 9:46

    Mia Hobbes, un imposant paquet de parchemins sous le bras, avançait d'un pas vif entre les bureaux. Au dessus de sa tête allaient et venaient diverses notes de services. Quelques fonctionnaires levèrent la tête pour admirer la charmante stagiaire venue d'Outre Manche. Aucun d'entre eux ne se doutait que la jeune femme n'avait même pas encore atteint son dix-septième anniversaire. Il fallait dire que vêtue d'un charmant tailleur et chaussée d'escarpins, on lui donnait facilement la vingtaine. Mia se plaisait de cet avantage. Lorsqu'on lui demandait si la nouvelle université était à la hauteur de ses espérances, elle s'amusait alors à battre innocemment des cils tout en affirmant avec une candeur feinte qu'elle était encore à Poudlard. La surprise se peignait alors sur le visage de son interlocuteur, qui ne savait plus comment se comporter avec cette gamine qu'il avait traité comme une adulte quelques minutes auparavant. Mia se jouait de cet embarras qui ne lui était pas inconnu. Elle avait toujours été très mûre et se considérait elle même comme une adulte libre de ses choix et de ses actions.

    Mia se dirigea vers son bureau et déposa la pile de parchemins sur son bureau, puis regarda sa montre. Elle avait deux heures pour traiter cela.

    (…)

    Mia avait réussi à traiter ses dossiers en un temps record. Elle se leva de son bureau pour se diriger vers celui de sa supérieure, qui n'était autre sue Madame de Chartres, était une influente politicienne du Gouvernement Français. Après avoir dirigé plusieurs départements d'une main de fer, elle s'apprêtait maintenant à faire son entrée dans la "Cour des Grands" en postulant pour le poste de Ministre. Elle avait d'abord accepté Mia pour faire une fleur à ses parents, les Hobbes, qui avait accepté de financer sa campagne électorale. Mais elle avait rapidement décelé le potentiel de sa petite stagiaire et lui avait donné de nombreuses responsabilités. Mia s'appliquait à la tâche. Elle devait faire des choses aussi variées que répondre au courrier, préparer des présentations pour les réunions avec les conseillers de Madame de Chartres, recueillir toutes les doléances des électeurs et organiser des soirées. La jeune Hobbes s'appliquait avec un zèle peu commun. Elle chérissait cette opportunité qui lui permettait de sentir utile. À Poudlard, Mia était une excellente élève, et elle était également Préfète-en-Chef. Pourtant, ces responsabilités lui paraissaient moindres par rapport à ce qu'elle pouvait accomplir ici.

    Ainsi, Mia se plaisait à Paris, et elle y serait volontiers restée si il n'y avait pas eu Matthias et Jacob. Son frère et son petit ami lui manquaient énormément, bien qu'elle s'appliquait à leur écrire tout les jours. Cette relation épistolaire, bien que romantique avec Jacob et tendre avec Matthias, laissait Mia insatisfaite. Aussi la jeune femme se jetait corps et âme dans le travail, redoublant d'assiduité. Et ce n'était pas sa supérieure qui allait s'en plaindre. La quadragénaire était impressionnée par la quantité de travail que cette anglaise de seize ans était capable de fournir. En réalité, Madame de Chartes essayait désespérément de convaincre Mia de devenir son assistante. Elle avait conscience de tenir une perle, et elle ne voulait pas la lâcher. Mia s'était vue proposer des sommes exorbitantes pour ce poste. Bien que Mia lui ait maintes fois répété qu'elle ne pouvait accepter un travail à temps plein avant d'avoir fini ses études, Madame de Chartres ne lâchait toujours pas prise.

    Elle avait encore convoquée Mia dans son bureau, lui faisant perdre ainsi de précieuses minutes de sa journée bien remplie.

    - Ma chère Mia, lui dit-elle d'un air cajoleur. Aurais-tu réfléchis à ma proposition?
    - Voyez-vous, Madame, je ne peux malheureusement pas prendre votre offre en considération. Je ne serais pas majeure avant le mois de mai, et alors même je ne pourrais envisager de quitter l'Angleterre avant d'avoir au moins passé mes ASPICS.

    Madame de Chartres fit la moue.

    - C'est une opportunité en or, ajoutait-elle.
    - J'en suis consciente, mais je suis encore trop jeune.
    - Justement.

    Madame de Chartres alluma une cigarette moldue qu'elle glissait entre ses lèvres rouges. La politicienne inspira une bouffée en regardait sa petite stagiaire de ses yeux gris emplis de mystère.

    - Ta jeunesse est un atout. Tu es jolie et les mondanités ne te sont pas inconnues. Tu es également intelligente. Tu pourrais très bien réussir. Mais tu pourrais également lamentablement échouer si tu n'est pas capable de saisir les opportunités au bon moment.

    (…)

    La journée passait et Mia réfléchissait à ses paroles. Malgré tout, elle savait qu'elle faisait le bon choix. Si un jour, Madame de Chartres venait à la lâcher, elle se retrouverait seule, sans diplôme. Mia était également consciente que Madame Chartres ne lui avait fait cette proposition que pour servir ses propres intérêts. N'avait-on jamais vu quiconque réussir dans le monde politique après avoir arrêté ses études à seize ans? Non, ce n'était guère sérieux.

    - "Les Français son bien trop obstinés", songeait Mia.

    Comme cet imbécile de Jules du Service de Gestion du Courrier. Madame de Chartres, en tant que politicienne imminente, recevait chaque jour un nombre conséquent de lettre. Le Service de Gestion du Courrier ou Jules travaillait était chargé de rassembler ses lettres, de les trier par catégories et de jeter d'éventuelles publicités. Ainsi, Mia, en tant qu'assistante stagiaire de Madame de Chartres, était chargé chaque jour à treize heures - horaire totalement arbitraire imposé par la politicienne - de venir récupérer les lettres au Service de Gestion du Courrier. Et chaque jour, Jules lui faisait des avances. Jules avait jeté son dévolu sur Mia. À chaque fois qu'il la croisait, il cherchait à l'inviter quelque part. Mia ne le supportait pas. Il était certes beau garçon, mais c'était un narcissique de premier ordre et Mia l'aurait volontiers giflé si son stage n'était pas en jeu. Lorsqu'a treize heures, comme à l'accoutumé elle vient chercher le courrier, le français en profita pour l'inviter à dîner.

    - J'ai réservé une table pour deux à mon restaurant préféré. Je passerais te chercher à vingt heures trente à ton hôtel.
    - Je t'ai déjà dit que je n'était pas intéressée, soupira Mia tandis qu'elle tendais la main pour récupérer les lettres que Jules avait en sa possession.

    Mais le garçon gardait fermement les lettres dans sa main, conscient que Mia tournerait les talons dés qu'elle aurait les lettres en main.

    - Voyons, fait moi plaisir Mia.
    - Je t'ai déjà dit que j'avais quelqu'un.
    - En Angleterre, ma chérie. Mais votre relation ne tiendra pas longtemps vu que tu es en France, désormais.
    - Je ne suis là que pour quelques semaines.
    - Madame de Chartres n'a pas l'air de compter là-dessus.
    - Et bien, elle se trompe. De toute manière, j'aurais beau être célibataire et installée ici, je ne me saurais jamais intéressé à toi.

    Sur ces mots, Mia se pencha par dessus le bureau et arracha le paquet de lettres "urgentes" des mains de Jules.

    (…)

    Il était déjà vingt heures passées quand Mia regagna la chambre d’hôtel qu’elle partageait avec Alessandra. Dés qu’elle pénétra dans la pièce, son chat gris, Alto lui bondit sur les pieds en miaulant pour quémander quelques caresses. Les affaires d’Alessandra étaient là, mais pas de traces de la rousse dans leur chambre.

    - Je suis rentrée !

    Mia entendit l’eau couler dans la salle de bain. Elle décida d’en profiter pour se reposer. Après avoir ballancé ses escarpins dans in recoin de la pièce, l’adolescente s’allongea tranquillement sur son lit. Alto sauta rapidement pour rejoindre sa mairesse, puis se pelotonna contre elle. La jeune anglaise grattait passivement le menton de son chaton tout en somnolant à moitié. Après cette longue journée de travail, l’adolescente n’avait qu’une envie : se reposer. Mais une tornade rousse sortit de la salle de bain, tirant Mia de sa douce rêverie.

    - Dépêche toi hein ! Ce soir, on sort.
    - Hummm…

    Mia se leva péniblement et rejoignit la salle de bain à contre-cœur. Elle expédia rapidement une douche, puis s’enveloppa dans une serviette on éponge. Elle arrangea ses boucles d’un coup de baguette. Et attrapa deux petites pinces pour tenir quelques mèches en arrière. La jeune fille enfila une robe élégante rouge et noire, pour restait dans les tons chois par son amie. Elle voulut enfiler une paire d’escarpins mais ses pieds endoloris n’étaient pas du même avis. Elle opta finalement pour des petites ballerines toute simple. Mais Alessandra s’impatientait.

    - Voilà, voilà, j’arrive ! soupira Miaa.

    Elle gratifia son chaton de quelques caresses puis rejoignit son amie. Les deux disciples de Serpentard marchèrent dans les rues de paris pendant une petite vingtaine de minutes, profitant de la douceur de cette soirée. Mia adorait Paris. On s’y sentait si bien ! Elle remerciait finalement Alessandra intérieurement pour l’avoir poussée à sortir. La capitale était accueillante, bien que déboussolante. En effet, l’escargot parisien sorcier s’entremêlait si bien avec le monde moldu, que la brunette était souvent perdue dans ce dédale, ne savant plus vraiment à quel monde elle appartenait. Elles s’arrêtèrent finalement au Café Momus pour profiter de quelques rafraîchissements. Mia et Alessandra s’assirent tranquillement au bar, ou elles discutèrent tranquillement de leur journée.

    - Vos accents vous ont trahis, mesdemoiselles. Viendrez-vous d’Angleterre par hasard ?

    Mia sursauta. Qui était-il ? Et pour qui se prenait-il de les aborder ainsi ? Ses questions allaient franchir ses lèvres roses quand Alessandra la devança.

    - C’est exact. Et vous êtes ?...
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