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 Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire]

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Lorelei Scamander

Lorelei Scamander
Messages : 47
Date d'inscription : 12/04/2013
Age : 32
Localisation : Sur mon ombre.

Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire] Empty
MessageSujet: Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire]   Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire] Icon_minitimeMer 15 Mai - 16:17



    Londres était bruyant, la ruelle était calme. J'observais les passants d'une vie dans lesquelles se mélangeaient les expressions bavardes des humains qui existaient, tout simplement. J'observais un homme tenir un chien en laisse, et sa petite fille dans les bras. J'observais une grand mère maudire les pigeons, et claudiquer le long d'un trottoir en titubant légèrement contre le mur de droite. J'observais une adolescente élancée s'avancer dans la marée d'une journée grise, pour illuminer pendant un bref instant le quotidien d'un jeune homme qui la suivit des yeux lorsqu'elle tourna au coin d'un virage. J'observais un chat gris, décharné, aux yeux globuleux, gratter contre une poubelle. Et j'en détournais les yeux. Jamais Elizabeth n'irait manger dans les détritus. Mes lèvres s'étirèrent doucement, et finalement, j'avançais, pour m'arracher à l'ombre de mon promontoire. Mes doigts effleurèrent ma bouche, et j'en essuyais les rougeurs qui ne relevaient pas d'une marque de féminité graisseuse, mais des traces de mon dernier repas. Je me figeais, le temps d'un long frisson, avant de me retourner doucement. Abandonné dans le coin d'un carton, le SDF s'était endormi pour l'éternité. Si Chess était un vampire, j'étais Hannibal. Sur mes talons rouges et mes lèvres peintes, mes doigts tâchés et mon monde blanc. La thanatopraxie avait pourtant tué les pulsions. Je l'avais cru. Il fallait croire que l'absence de Lorcan faisait réapparaitre la faim.
    Un grondement s'éleva dans ma gorge, et je glissais mes doigts sur le mur, pour effacer le sang. Aujourd'hui était une belle journée, qui demandait un minimum de savoir vivre. Déambulant sur l'équilibre précaire des talons hauts, je descendais la rue sans doser la vitesse d'une foulée qui au moindre dérapage me jetterai contre le pavé. Je n'avais pas envie de me faire mal.

    Mon doigt s'écrasa sur la sonnette, et je reculais d'un pas, contemplant la gigantesque porte, à mes yeux, de la nouvelle demeure de mon frère. Le carillon sonna dans l'entrée, et j'attendais. J'attendais, mais on ne vint pas. Peut-être était t-ils sortis ? Je jetais un coup d'oeil aux passants, comme remplie d'espoir à l'idée que l'un d'eux puissent m'indiquer où était le couple « Scamander ». Haha, Weasley, quel effet cela faisait t-il ? Oh, il fallait absolument que je lui pose la question, songeais-je en détournant les yeux des gens qui me regardaient avec étrangeté. Je posais les doigts sur la poignée. Fermée.
    Lysander n'était pas là, alors. Qu'en était t-il de Victoire ? Les yeux plissés, je contemplais la porte, avant de finalement opter pour la facilité. Je savais que Lysander devait protéger son foyer, et aucun sortilège médium ne serait en mesure de rouvrir sa porte s'il l'avait fermé lui-même. Ce qui me permettait de supposer la présence de ses deux biens les plus importants à l'intérieur de cet endroit. Sa femme et son bébé. Oh, bien, songais-je en glissant la main dans mes cheveux. Bien, Lysander. Rivalise avec moi, rivalise, chéri.

    L'épingle à cheveux cisela la faille de l'obstacle que représentait la serrure qui cliqueta. J'entrais comme une ombre, refermant en douceur la porte derrière moi, pénétrant dans le hall d'une maison qui sentait le neuf. Mes doigts abandonnèrent la poignée de la porte, et je contemplais autour de moi avec cette impression étrange que l'on a quand l'on rentre dans certaines maisons. Comme lorsqu'on vient de passer le seuil d'un univers différent, en en abandonnant un autre derrière nous. J'avais abandonné Londres pour … ici. Chez Victoire et Lysander. Mes yeux balayèrent les murs, les meubles, les quelques petits détails encore dans les cartons, coincés dans des endroits discrets. Aucun bruit violent, aucun cri désagréable. Juste le calme, la peinture récente, le plâtre et la propreté. Est-ce que tous les amours mariés avaient cette odeur ? J'avançais jusqu'à un salon qui me plût, caressais des doigts les murs d'un bref couloir. Remontais un escalier au bois doux. Poussais une porte silencieuse.
    Victoire dormait. Dans sa torpeur et son calme, l'énormité de son ventre et l'expression de son visage n'en étaient que plus effrayante. Je me souvenais des larmes de Lorcan, à l'annonce de la vie. La vie était effrayante. Et le fait de donner la vie l'était encore plus. Le fait d'avoir a assumer la vie, exponentiellement plus, encore. J'observais en silence le visage de celle que j'avais connue adolescente, et qui m'avait volé mon frère. Alors, je souris doucement, laissant la porte entrouverte, et je reculais.

    (…)

    Versant le lait chaud dans une tasse, je trottinais ensuite jusqu'à un placard, dans lequel j'avais repéré le chocolat chaud. Lysander avait beau dire tout ce qu'il voulait, jamais il ne pourrait abandonner cette boisson. Et je lui en était redevable. M'emparant du sachet que je vidais exagérement dans le mug rempli de lait, j'observais avec soin les monticules poudreuses du chocolat sombrer sous la puissance du liquide blanc. M'emparant d'une cuillère argentée, je mélangeais avec soin, renversant néanmoins quelques gorgée de lait sur la table. J'ignorais. Apportant la tasse à la hauteur de mes lèvres, je commençais à boire, avant de dénicher soudainement dans les placards des biscuits et des céréales. Ça sent la maman enceinte, songeais-je en vidant la moitié du paquet dans un bol vide. Dans un ruissellement céréalier, je récupérais ensuite la brique de lait, et aspergeais les céréales, renversant nettement le liquide sur le sol. Well. Un peu de nettoyage pour les amoureux. Amusée, je piochais des céréales au forme random dans mon bol, et les jetais contre les murs. Dans des bruits spongieux, certaines y restèrent accrochées. Avec un petit sourire de victoire, je rangeais le lait à la mauvaise place dans le frigo, et en refermais la porte avec le pied. Dérapais soudainement sur le lait, glissais, et mon bol s'envola vers la stratosphère. Baptême blanc pour la cuisine, avec bonus des céréales partout.

    (…)

    Mon bol de céréale recommencé, abandonnant le cadavre et les restes de l'autre, surprise que le bruit n'ait pas réveillé Victoire, je remontais l'escalier, mon chocolat chaud sur les lèvres et dans les doigts, mes céréales avalées. Arrivée sur les dernières marches de l'escalier, le frémissement d'une ombre sur ma droite me fit glapir de peur.
    Le chien était énorme, et je ne l'avais pas vu venir.
    Assis sur ses pattes arrières, il me contemplait avec un regard frôlant la morbidité, et figée sur place, j'attendis une minute entière pour être persuadée qu'il n'allait pas me sauter dessus, avant de me remettre à bouger lentement. Il ne m'attaquait pas. Parce que j'étais de la famille ? Pourquoi ? Ce chien était flippant. Oh mon dieu. Le lapin face au chien n'en menait réellement pas large. Le contournant largement, je me dirigeais vers la chambre de Victoire, avant de me rendre compte, paniquée, que Gabriel, l'énorme animal OGM me suivait, silencieux comme une ombre, un sourire étrange dévoilant ses canines. J'ouvrais la porte d'un grand coup.

    « PETASSE. JE DETESTE TON PUTAIN DE CHIEN. »
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Victoire WeaScamander
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Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire] Empty
MessageSujet: Re: Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire]   Entre la jalousie et l'amitié, l'équilibre, je le trace dans le sol avec mes talons aiguilles. [Victoire] Icon_minitimeLun 20 Mai - 13:58


    La journée avait été longue, bien qu’il ne soit que le début de l’après-midi. Victoire s’était levée aux aurores afin de faire un détour par le bureau des Tireurs. Greg lui avait demandé un conseil et, sachant qu’ils partaient tous en exercice à sept heures tapantes, la blonde avait bien dû se lever à cinq heures afin d’avoir le temps de parler avec son binôme. Lysander dormait encore lorsqu’elle était partie, et elle en avait profité pour poser un léger baiser sur son front avant de descendre à la cuisine pour transplaner sans le réveiller.

    La jeune femme apparu dans le hall du Ministère, encore vide vu l’heure qu’affichait sa montre. Empruntant un des ascenseurs particuliers du bâtiment, elle se tint aux poignées qui pendaient du plafonnier afin de ne pas tomber et risquer de faire mal au bébé qui grandissait encore dans son ventre. Quand les mouvements de la cage se mirent en marche, elle sentit de petits coups frapper son ventre et elle le caressa doucement, calmant le petit alien et se calmant elle-même. Elle n’avait jamais aimé ces machines, bien trop violentes à son goût, et le fait d’en prendre une avec le risque de faire mal à son enfant la faisait flipper au plus haut point. Elle descendit de la machine infernale avec bonheur quand son étage arriva enfin, après avoir monté, descendu et tourné à droite. Trois fois.

    Vic ! Je suis désolé que tu ais dû te lever mais content que tu l’ais fait. Tu peux me faire un récap’ sur celui qu’on chasse ? J’étais pas là quand vous l’avez arrêté la première fois…

    La vélane sourit, s’assit au bureau qu’occupait Greg et se fit un plaisir de lui expliquer en long, en large et en travers quelles étaient les habitudes du petit truand, quels étaient ses endroits préférés et quel était son memo operandi. Cet enfant des bas-fonds de Londres avait pour habitude de vendre des drogues à des hommes insouciants, d’attendre qu’ils les aient ingérées puis les tuer avant de déchirer leurs entrailles et de les déguster avec une fourchette en argent. C’était un cliché total mais c’était son péché mignon. Quand Victoire en vint à la dernière partie des habitudes de l’homme, Greg dû retenir un haut le cœur et sa partenaire n’hésita pas à éclater de rire. Elle lui expliqua cependant que la meilleure façon de l’attraper était de jouer le client, car le physique de l’homme était tout à fait ordinaire et il se fondait dans la foule.

    Une fois chose faite, la blonde reprit l’ascenseur, s’agrippa aux mêmes poignées, calma son bébé de la même façon et transplana dans la cuisine, juste à temps pour dire au revoir à Lys qui partait travailler. L’horloge sonnait huit heures. Gabriel se fit un plaisir de dévorer un énorme os en guise de petit-déjeuner pendant que Vic se contentait de fraises, d’un verre de jus d’orange frais et de céréales complètes. Elle salivait encore devant le café de celui qui venait de partir mais se refusait à céder une nouvelle fois à la tentation. Lors de son restaurant improvisé avec la brune qui répondait au nom de Pearl Smith, elle avait fait bien trop d’excès et, même si cela n’avait pas semblé déranger l’enfant, la future maman se maîtrisait.

    Le reste de la journée avait passé très lentement. Après avoir rangé la maison d’un coup de baguette, remettant en ordre les habits qui trainaient par terre pour une raison… inconnue, et fait quelques achats pour le diner, Victoire s’était assise dans le canapé, les jambes étendues sur la table basse, profitant des rayons de soleil qui passaient par la fenêtre ouverte, accompagnés d’une légère brise très agréable. Quand ses yeux avaient commencé à se fermer automatiquement, la jeune femme s’était décidée à retourner au lit quelques instants, pour se reposer. Le sommeil vint à elle très rapidement et elle s’endormit une demi-heure avant que la sonnette de la porte d’entrée ne s’actionne. Dans le vide. Victoire dormait déjà profondément.

    « PETASSE. JE DETESTE TON PUTAIN DE CHIEN. »

    La blonde s’assit dans son lit, la baguette tendue devant elle en position de défense. Ses cheveux blonds étaient légèrement emmêlés et son regard endormi était trompeur car son esprit était prompt à la moindre menace. En face d’elle se tenait sa belle-sœur, Lorelei, suivie de près par l’énorme chien que Lorcan leur avait offert. Les yeux de la fille Scamander était empli d’une peur contenue et la blonde se retint d’éclater de rire. La situation était comique car Lore pensait certainement pouvoir entrer pour embêter les nouveaux mariés et elle s’était retrouvée face à Gab, excellent chien de garde qui vous laissait entrer sans problème mais ne vous laissait plus sortir.

    Bonjour Lore. Je vois que tu n’apprécies pas Gabriel. Il est splendide, pourtant. Et très appliqué à sa tâche.

    La voix rieuse, un sourire en coin visible et la tension disparue montrait la normalité de la situation. La vélane se leva, ajusta son jean sur son énorme ventre et alla caresser la tête du chien avant de proposer à l’autre femme de la suivre. S’il y avait bien une chose contre laquelle Lys l’avait prévenu, c’était l’imprévisibilité de sa sœur. Ainsi, quand Victoire se retrouva face au bazar qu’avait foutu Lore, elle marqua un temps d’arrêt, leva sa baguette et lança un sort de nettoyage rapide. Les céréales disparurent du mur, le lait sur la table et le sol fut nettoyer en un clignement d’œil et la moindre trace de saleté s’envola.

    Ca m’entraine pour quand le bébé sera là, merci Lore.

    La future maman s’assit sur un tabouret haut, s’accouda à l’ilot-bar au centre de la cuisine et fixa la jeune femme, le menton posé dans le creux de ses mains jointes.

    Alors, qu’est-ce qui t’amène par ici, si ce n’est le baptême de ma cuisine ?
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