Telles étaient les paroles que le portrait d'Albus Dumbledore avait partagé avec le très jeune directeur actuel de Poudlard. Celles-ci avaient été dites un soir fatigué, lorsque l'homme roux avait posé ses deux coudes sur son bureau et que sa tête s'abandonnait avec lassitude entre ses mains, ne sachant plus comment cheminer vers l'avant. Tout d'un coup, sans qu'il les ait demandées, quelques paroles réconfortantes furent soufflées derrière lui. Ce soir, elles résonnaient encore dans sa tête, alors qu'il voyait les barques des premières années s'avancer sur les flots du Lac noir. Quelques cris juvéniles résonnèrent: une jeune fille avait aperçu la pieuvre géante et tout le monde avait retourné la tête. Tobias Leigh sourit, content de retrouver les élèves.

Ce travail, il ne l'avait absolument pas choisi, mais maintenant qu'on le lui avait balancé incroyablement vite, et ce sans cérémonie, il commençait à se dire que le travail l'avait en revanche choisit. Une décision prise rapidement, quoique sérieusement, mais tout de même en moins de sept jours, et hop ! Il était directeur adjoint de Poudlard. Le premier dans l'histoire en plus ! Gérer les dégâts que Branstone avait créés n'avait pas toujours été facile, mais surtout, gérer Eleanor Branstone avait été toute une tâche. Cette femme formidable, terrible et froide avait su se battre jusqu'à la fin. Tobias avait beaucoup de respect à son égard mais se désolait qu'elle n'était pas de leur bord.

Cette année, il se trouvait seul à la barre et allait tenter de garder les élèves de Poudlard sous sa protection. Maintenant à la tête de l'Ordre du Phénix, il avait une certaine habilité de le faire, pouvant se fier aux membres quant à la protection des élèves. Ce n'était pas beaucoup, stratégiquement parlant, tenir un château plein d'adolescents en croissance. Pourtant, Tobias pouvait avoir la paix à l'âme sachant que la future génération de sorciers et de sorcières était sous son aile.

Se détachant du rebord de la fenêtre, il descendit rapidement les quelques marches dans son bureau et alla récupérer le Choixpeau Magique, perché là-haut, sur une bibliothèque. Il eut droit à une remarque de McGonnagall au sujet de son énergie de jeune homme, puis s'enfuit en saluant bien bas ses prédécesseurs.

Dans la Grande Salle, les anciens élèves grouillaient d'impatience, le ventre grommelant après ce long voyage en train. Des salutations se faisaient lancer à travers la salle et de nombreuses accolades se furent donner. D'un œil bon, le directeur les observaient, heureux de retrouver chacun et chacune d'entre eux. Il s'étonna, lorsqu'une larme vint trahir son émotion et cligna rapidement des yeux pour s'en débarrasser. Là-bas se trouvait les Potter, puis, pas trop loin, des Weasley. Il y avait aussi la petite Clennam qui montrait à ses copines sa bague. Tous ces enfants lui tenait à coeur et c'était pour eux qu'il allait se battre.

Lorsque le dernier petit nouveau fut répartit, tous se turent pour le laisser prendre la parole. Réajustant ses robes vertes, Tobias se leva et s'adressa aux élèves:

« Très chers amis: bienvenue. Je ne souhaite pas la rebienvenue aux anciens car, d'après moi, même si revenir à Poudlard est similaire à revenir chez soi, à chaque fois, ce lieu magique se renouvelle et il faut le percevoir comme pour la première fois. Bienvenue, à tous et à toutes, à Poudlard.


J'aimerais faire quelques annonces avant que le festin débute et cela me peine de vous dire qu'elles causeront peut-être un froid à l'ambiance de fête et de camaraderie qui occupe tous nos cœurs. Toutefois, il est important que vous soyez mis au courant afin de mieux comprendre certaines mesures qui seront prises. Comme vous le savez sûrement, le Royaume-Uni sorcier est maintenant dirigé par une monarchie. Pourtant, celle-ci ne détient aucun pouvoir sur cette école, ni sur vos vies. Quoiqu'elle fasse à l'extérieur, ici, vous serez sous ma protection. Le Pré-Au-Lard est aussi un lieu sécuritaire, mais seulement car certains sorciers adultes y sont postés pour assurer votre sécurité. Vous vous demandez peut-être pourquoi je crois que vous êtes en danger. Sans peur, je peux vous dire honnêtement que je crois qu'Hélios Dragonneau est un fou sans scrupules. Certains élèves n'ont pas pu revenir cette année parmi nous, car leurs familles ont goûté à ce que le monarque était capable de faire.  Cet homme est dangereux et je vais tout faire pour vous sauver de son emprise tyrannique.

Ceci-dit, une année scolaire pleine de découvertes et d'apprentissage vous attend et bien entendu, personne ne peut travailler sans nourriture ni sommeil !»

À ces mots, les plats délectables apparurent sur les tables, à la grande surprise de certaines premières années.

« Je vous souhaite tous, un excellent repas.»

Ainsi tous applaudirent et commencèrent à manger. Tobias se rassit et prit sa coupe de vin, espérant que tout ce qu'il avait dit allait vraiment tenir en place.

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