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 Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]

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Margaret D. Clarendon

Margaret D. Clarendon
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MessageSujet: Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]   Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle] Icon_minitimeDim 7 Juil - 13:21


« Nous n'avons rien oublié? Ok, c'est bon, nous y allons ! »

La main courante de son fils dans la sienne, la jeune femme franchit le pas de la porte, les bras débordants de sacs. Son petit avait un sac à dos de sa taille et la casquette de golf de son père fièrement aplatie sur ses cheveux dorés, tirant de plus belle vers leur voiture. Il se pressait de partir car il allait passer la journée avec son parrain, Charlie. Celui-ci habitait dans une maison magique: de l'extérieur, on dirait une maison normale, comme la sienne, et l'intérieur aussi... jusqu'à ce que Charlie agite sa baguette et le tout se transformait en château, ou bien en bateau de pirate, dépendant de leur plans pour la journée. Margaret n'appréciait pas que son fils lui disloque le bras, mais sous son grand chapeau-soleil, elle riait avec bon coeur. De le voir agité comme ça et heureux lui faisait oublier les nuits torrides et les hauts le coeur. Avoir des enfants était une chose beaucoup pénible que plaisante, en réalité, mais le bonheur de voir cette petite vie trimbaler son jouet préféré ou de fermer ses yeux paisiblement le soir effaçait la fatigue et les cernes.

Tout de même, la jeune femme était soulagée de faire sortir un Lawrence bruyamment effervescent de la voiture puis de le voir courir dans les bras de son grand ami. L'homme blond fit tournoyer son filleul puis lui dit d'embrasser sa mère, ce qu'il fit rapidement avant de fuir. Margaret croisa les bras, feignant une certaine déception et sourit. Charles le lui échangea et posa une main sur son épaule. Elle la lui prit et l'ôta avant de se retourner, leur souhaitant une bonne journée puis avisa l'homme que si il y avait une urgence, elle se retrouverait au "Bout du monde".

Non, ce n'était pas vraiment "LE" bout du monde, mais bien un petit café-resto-bar (chacun à ses propres heures) assez sympathique. C'était l'exemple qu'un mélange moldu-sorcier pouvait se faire très bien, sans d'accrocs. C'était aussi le café auquel une amie de Margaret travaillait, raison de plus de s'y installer pour la journée.

Historienne de la magie, Margaret pouvait se permettre de transformer n'importe où en son bureau. Elle n'avait qu'à traîner toute sa paperasse, sa plume et plusieurs encriers. La plus part du temps, elle se postait à un site historique et faisait toute sa recherche sur place, mais des fois, comme aujourd'hui, elle n'avait qu'à retranscrire ses notes pour pouvoir tout classer proprement. Elle en était rendue au troisième tome, étudiant spécifiquement le cas de Félicitée la Franche, sorcière française qui s'obstinait toujours à dévoiler le secret des sorciers aux moldus au XIXe siècle. Son éditeur voulait une première esquisse pour la fin du mois, alors c'était le temps de s'activiter. "Le bout du monde" était un endroit assez calme, familier et surtout enchanté, qui permettait un travail assez efficace.

Et puis, il y avait Abi. C'était une fille rafraîchissante, exotique et très sympathique. Enfin, envers Maggy. Elle aussi avait quitté sa maison à un jeune âge, mais aussi son pays. Elle avait parcourut le monde et cela se sentait, dans ses paroles ainsi que dans ses gestes. Il y avait une étincelle de mystère dans ses yeux verts, quelque chose que Margaret enviait un peu, mais qu'elle admirait grandement. Le voyage, l'aventure, Margaret aimerait ça. Beaucoup. Mais elle avait choisit une autre veine d'aventure: la famille. Et c'était bien comme ça. Oui, c'était très bien comme ça. Caressant son bedon qui s'arrondissait de jour en jour, elle demeura pensive. Jusqu'à ce qu'Abigaëlle sortit de la cuisine, un plateau à la main.



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Abigaëlle Calleghan

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MessageSujet: Re: Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]   Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle] Icon_minitimeDim 7 Juil - 14:28



    Le soleil s’élevait encore dans le ciel quand mes pieds passèrent le métal de mon lit. Un soupire m’échappa et, avant que je ne puisse me désespérée plus encore sur mes insomnies chroniques, je passais une main sur mon visage et me levais. Mon regard se perdit au loin, fixant les chiffres lumineux sans les voir. Il n’était que cinq heures et le soleil ne tarderait pas à se lever. Si les nuages ne le dissimulaient pas d’ici là. Le soleil de la Turquie et de l’Egypte me manquait. J’avais envie d’y retourner mais plusieurs choses m’en empêchaient. Déjà, je m’étais fait des amis en Angleterre. Pas beaucoup, c’est clair, mais quand même. Maggy d’ailleurs, devait passer au café aujourd’hui.

    Un léger sourire tira mes lèvres tandis que l’eau de mon café crépitait dans la bouilloire. Je ne m’étais jamais faite au goût du vrai café, c’était pour cette raison que je buvais uniquement cette poudre à diluer que certaines personnes, presque toutes à ma connaissance, trouvaient immonde. L’eau coula enfin dans ma tasse, projetant son liquide marron contre les parois, remplissant peu à peu le mug bleu fluo que je m’étais acheté le premier jour après mon emménagement. L’horloge n’affichait que cinq heures trente quand, après avoir noyé mon café de lait et l’avoir descendu d’une traite, j’enfilais mes affaires de sport et descendais dans la rue. L’air était frais, il piquait encore légèrement mes poumons lorsqu’il y pénétrait à grandes goulées. Lentement, mes jambes se mirent en action et, tandis que les secondes s’égrainaient, mes foulées accéléraient.

    J’avais pris la fâcheuse habitude de courir lors de mon premier passage à Londres. Alors que je n’étais venue qu’en touriste. Aucune envie de rester, aucune idée d’où aller. Le meilleur moyen de visiter rapidement une ville quand on n’y reste pas longtemps est toujours de courir entre les rues tortueuses en espérant ne pas tomber dans un guet-apens. Alors j’avais acheté des chaussures de course. Et un jogging. Et depuis, je ne pouvais pas se passer de ce moment de liberté en compagnie du vent. C’était comme si l’énergie accumulée dans mes muscles ne pouvait brûlée que lorsque mes pieds martelaient le sol à un rythme régulier. J’avais alors l’impression de me décrasser le corps, comme après une bonne douche. D’ailleurs, après avoir refermé la porte de mon appartement derrière moi, la douche fut le premier endroit dans lequel je me rendis.

    L’odeur de sueur disparut bientôt, remplacé par le parfum léger d’un cerisier du japon contenu dans une petite fiole de shampoing. Cette odeur me ramenait tellement loin, en compagnie de Kim et de Tina. Je secouais ma tête, faisant tomber la serviette qui retenait mes longs cheveux. Ceux-ci se firent un plaisir de se déverser en cascade bouclée sur mes épaules et, dans un soupire résigné, je les laissais là, n’ayant aucune intention de les coiffer durant la journée. L’avantage que j’avais était que, qu’importe la coiffure, la teinte, la texture que je leur faisais prendre, mes cheveux ne bougeaient pas d’un pouce après qu’ils aient séché. De grosses boucles anglaises couvriront donc mes épaules aujourd’hui. Après un regard dans ma glace, je me rendis au « Bout du Monde ». Je n’étais normalement pas au programme du matin mais, après mes insomnies, il m’arrivait de me pointer quand même, en demandant à Allen s’il avait besoin d’aide.

    Le début de journée passa rapidement, entre les commandes de boisson alcoolisées ou non, des petits-déjeunés, des repas de midi, des sandwichs, des billets de loto ou que sais-je encore. Quand enfin une accalmie se présenta, je me réfugiais dans la cuisine, en compagnie d’un énorme verre de coca-cola et d’une assiette de légumes, viande et pâtes. La nourriture équilibrée n’avait jamais été mon fort, la nature étant de mon côté en ce qui concernait ma non-prise de poids. Mais quand vous travaillez douze heures d’affilées dans un endroit comme le « Bout du Monde », vous apprenez très vite à prendre de bons repas. Encore l’esprit en pause, ma main poussa automatiquement les portes battantes donnant accès à la salle et, un plateau sous le bras, je m’étais fixé pour but de débarrasser les tables encombrées. Mais mon regard accrocha celui d’une amie et, après un instant d’hésitation, je me dirigeais vers elle et son polichinelle pas encore né.

    Maggy ! Comment vous allez, le bébé et toi ? Et que me vaux le plaisir de tes tonnes de papiers poussiéreux sur cette table ?

    Le ton était enjoué, comme toujours lorsque je parlais à la blonde. Cette femme était vraiment magnifique, avec son visage d’ange et ses cheveux couleurs de blé. J’avais essayé le blond. Très peu pour moi. Par contre, sur Maggy, c’était absolument parfait. Un ange au grand sourire et aux yeux pétillants.

    Tu veux quelque chose à boire, à grignoter ? Faut que je fasse semblant de travailler, au moins, quand tu es là. Sinon ils vont pas te laisser revenir, mes patrons.

    Un petit clin d’œil fut lancé en direction de mon amie et je fis semblant de sortir un bloc sur lequel je marquais le début d’une commande qui serait autant pour elle que pour moi. Comme toujours.
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Margaret D. Clarendon

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MessageSujet: Re: Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]   Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle] Icon_minitimeMar 3 Sep - 21:45

Le teint pâle, mais le sourire aux aguets, Abigaëlle était entrée dans la salle à manger, se dirigeant vers Margaret. Celle-ci déposa sa plume et la salua amicalement.

Maggy ! Comment vous allez, le bébé et toi ? Et que me vaux le plaisir de tes tonnes de papiers poussiéreux sur cette table ?

Oui, oui, nous allons bien, merci ! Et toi? Les papiers, ils sont là... pour le travail. J'espère que cela ne cause pas trop de problème?

L'hésitation était présente puisque la jeune femme blonde s'apprêtait à raconter le sujet de son livre et pourquoi elle devait être là. Cependant, puisque son amie était moldue, cette information ne pouvait pas être partagée joyeusement. Certes, elle lui avait déjà dit qu'elle était historienne, mais elle avait omis le fait qu'elle l'était pour une société secrète. Vous savez, parfois, il faut savoir garder ces genres de secrets pour nous. Bien que le monde de Margaret soit librement partagé entre les sorciers et les non-magiciens, elle pouvait oublier quelle facette montrer et parfois, cela l'embêtait ou bien embêtait les autres. Elle aimerait bien pouvoir vivre sans cette grande démarcation entre les deux mondes, de pouvoir parler librement, sans contrainte. Volubile comme elle l'est, elle s'éviterait beaucoup de soucis comme cela.

Je suis encore en train de mettre des choses au propre, puisque le tout est illisible. Mon éditeur désespère. Je ne sais pas si j'aime le voir souffrir de la sorte. Je sais bien que dans le fond, il aime ça me chicaner. Bref.

La jeune femme blonde tentait de dissimuler un peu ses notes, pour qu'Abi n'aperçoive pas des titres trop explicites.

Tu veux quelque chose à boire, à grignoter ? Faut que je fasse semblant de travailler, au moins, quand tu es là. Sinon ils vont pas te laisser revenir, mes patrons.

Les deux amies échangèrent un regard espiègle, toutes deux sachant très bien que les patrons n'allaient jamais rien dire. D'ailleurs, Margaret les connaissaient bien et elle savait qu'ils appréciaient qu'elle distrayait la petite Abi. Celle-ci semblait toujours être sur le point de s'envoler et peut-être qu'une amie stable la garderait à ce même endroit pour une période plus ou moins longue.

Volontiers. Tu sais bien que je mange pour deux ! J'ai l'impression que ce sera une fille, parce qu'elle aime beaucoup les chocolatines ! Je sais que ce n'est pas très justifié comme sentiment, mais tout de même, j'ai l'impression qu'elle sera une elle. Pas de café cependant. Garçon ou fille, ce bébé n'apprécie pas le café.

Pendant qu'Abigaëlle prenait note de la commande, Maggy tapota affectueusement son ventre plutôt arrondit, berçant intérieurement l'enfant qu'elle portait.
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Abigaëlle Calleghan

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MessageSujet: Re: Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]   Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle] Icon_minitimeLun 9 Sep - 8:51



    Oui, oui, nous allons bien, merci ! Et toi? Les papiers, ils sont là... pour le travail. J'espère que cela ne cause pas trop de problème ? Je suis encore en train de mettre des choses au propre, puisque le tout est illisible. Mon éditeur désespère. Je ne sais pas si j'aime le voir souffrir de la sorte. Je sais bien que dans le fond, il aime ça me chicaner. Bref.

    Aucun problème, voyons. Tu es ici comme chez toi.

    Je regardais Maggy rassembler ses notes, comme pour dissimuler quelque chose. Un sourire tira mes lèvres et je  me ressaisis, concentrant mon attention sur mon amie. Le sujet dont elle traitait dans son livre ne m’intéressait pas, mais je savais très bien qu’il y avait quelque chose de mystérieux chez la femme enceinte. Elle n’avait jamais voulu me dire quoi, ni pourquoi. Pas le moindre petit indice. Et pourtant cela pouvait se lire sur son visage qu’elle choisissait ses mots avec attention. Un jour peut-être me ferait-elle assez confiance pour me raconter ce secret qu’elle prenait bien garde à ne pas dévoiler. En attendant, son ventre gonflait à vue d’œil et je me demandais comment un être aussi doux que Maggy allait encaisser l’accouchement. Enfin, je revins sur terre au moment où le sujet de mon questionnement me répondait

    Volontiers. Tu sais bien que je mange pour deux ! J'ai l'impression que ce sera une fille, parce qu'elle aime beaucoup les chocolatines ! Je sais que ce n'est pas très justifié comme sentiment, mais tout de même, j'ai l'impression qu'elle sera une elle. Pas de café cependant. Garçon ou fille, ce bébé n'apprécie pas le café.

    Je pris rapidement note de la commande, déposais un baiser léger sur la joue de Maggy et filait en cuisine après avoir réprimandé le bébé qui se trouvait encore dans le ventre. Le café était le meilleur breuvage au monde, comment pouvait-il ne pas aimer ça ? Je pris deux assiettes et j’entreposais différents biscuits sur l’une, des tranches de moelleux au chocolat sur l’autre, les mis sur un plateau en même temps qu’une tasse de camomille et me fit couler un café avant de prendre le support et de tout exposer sur la table que mon amie avait choisie.

    J’espère qu’il y a assez de chocolat à ton goût ! Perso, je me tiens à mon bon vieux café sucré. Je ne sais pas comment tu peux t’en passer. Tu dois être crevée !

    Détachant mon tablier que je posais à mes côtés, je montrais clairement que j’étais en pause. Mes patrons ne m’en voudraient pas, je le savais bien, et Maggy était tout autant au courant vu le regard rieur qu’elle m’avait adressé lorsque j’avais évoqué une quelconque réprimande de leurs parts. Avec délice, je trempais un morceau de biscuit dans le breuvage interdit aux femmes enceintes et, une fois la mixture bien calée au fond de mon estomac, je reportais mon attention sur Margaret.

    Dis-moi, les autres attendent le bébé avec autant d’impatience que moi ? J’ai hâte de pouvoir faire découvrir le monde à ce bout de chou. Tu me le laisseras parfois, on est d’accord ?

    Le ton était sérieux mais je sentais dans mes yeux briller l’étincelle de l’humour. Tout le monde savait que je n’étais pas douée avec les enfants, même si je les adorais. Du moins, tant qu’ils ne commençaient pas à pleurer. Et ceci, messieurs dames, était la seule et unique raison pour laquelle je serais incapable d’avoir un bébé. Dès que leurs yeux se remplissaient de larmes, que leur frimousse auparavant si mignonne se tordait dans un rictus ridicule et qu’un son effroyablement fort pour une si petite chose sortait de leur bouche, ma seule envie était de les faire taire. Par tous les moyens.

    Tu le publies avant la naissance, ton bouquin ? Je ne vais pas te dire que je vais le lire mais je l’achèterai, en tout cas ! La lecture n’a jamais été ma passion, tu le sais. Sauf un certain genre… Mais c’est une autre histoire ! Alors ?
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MessageSujet: Re: Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle]   Conversations entremêlées de café et de sourires [Abigaëlle] Icon_minitime

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