Il n'est pas nécessaire d'afficher le prochain désarroi de Lily.

En réaction à l'article de sa disparition

Tant pis pour ces dix vies humaines. Après moi, le déluge. Me voici chez les DeLune et c'est le principale. Je vais pouvoir agir et me relancer dans l'Ordre du Phénix, et me faire une place durable pourquoi pas. Quand nous serons victorieux, je ferais toujours partie de l'élite de la société...

Le journal avait été froisser puis brûler par son énervement. Artémis n'arrivait toujours pas à réaliser que Jake, son frère, avait disparu. Elle ne cessait de se demander comment cela avait-il été possible. Elle ne pouvait le croire. Encore hier elle pensait qu'il était parti sans prévenir et qu'il allait bientôt réapparaître dans un couloir ou au début d'un repas. Ulrick ,assis à sa droite, été pensif et il y avait de quoi. Après Jake se serait Philipp puis le roi et pourquoi pas elle-même.
Tous deux pensaient à ces 10 personnes qui allaient mourir. Non pas par compassion. Ils s'imaginaient déjà assister à ces mises à mort, provoquer par ceux qui se proclamaient " les gentils ".

10 condamnés à mourir pour la simple disparition d'un homme qui n'assumerait pas ses positions ?
Pitoyable.

Laila plia le journal en deux et regarda droit devant elle, les yeux vitreux et qui faisaient aucun focus. Ce qu'elle venait de lire la laissait perplexe. Était-elle contente? Non. Heureuse? Non. Triste? Non. Enragée? Non. Elle voulait se sentir complètement désaffectée par la disparition d'un de ses anciens tortionnaires, mais la réaction d'Hélios Dragonneau ne pouvait pas la laisser indifférente.

« SCAMANDER. Ramène toi par là ! »

Chess tenait le journal, l'agitant avec une fureur que trahissait chacun de ses mouvements. Dès que Lorcan fut à portée de tir, Hatefull lui jeta les feuillets imprimés, que l'ex-psy rattrapa, ouvrant ensuite en deux la Gazette. Le scoop lui sauta aux yeux, et ses lèvres se pincèrent en une expression irritée. Mais très vite, au fil de sa lecture, son visage perdit de cette contenance stricte pour arborer une expression profondément outrée, tandis que ses prunelles se figeaient sur une seule ligne. Chess releva le menton en sifflant.

« Bah, alors ? Tu fais la gueule ? Pourtant, dix humains ce n'est pas grand chose, non ? »
« Mais … quel … putain de fils de pute … Quel connard ... »
« Techniquement, c'est ton parent ? »
« Ferme la, Chess. »

Lisant et relisant l'article avec une rage mal dissimulée, Lorcan peinait à trouver les mots. Chess, partagé entre son sadisme amusé et son horreur devant l'énormité des faits. Elizabeth, assis en silence, observait les deux hommes qui tremblaient d'une même fureur.

« Quel bordel, hein Lorcan ? »

Froissant le papier entre ses doigts, l'intéressé ne répondit pas, et lâcha simplement le chiffon qui roula sur le sol, sortant ensuite de la pièce comme une petite tornade. Chess traversa la pièce et ramassa du bout des doigts le papier chiffonné. D'un œil glacé, il étudia la photo qui représentait Hélios Dragonneau, hochant la tête devant les questions des journalistes. Un sourire cruel s'étira sur les lèvres de Chess.

« Hey. HEY ? SCAMANDER ? Si ton oncle venait à se balader tout seul la nuit, tu crois qu'on remarquerait sa disparition ? Il m'amuse bien, ce bonhomme, à disposer de la vie des humains. Il en serait presque drôle, dis donc ! »